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Cycle Louis Malle

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Publié le : Mardi 31 janvier 2023

Cycle Louis Malle

Les Écrans du Sud, l’ADRC, les cinémas Scènes et Cinés et l’Institut à l’Image s’associent pour une rétrospective autour du cinéaste Louis Malle.

 

Louis Malle (1932 – 1995) naît deux ans après Godard, quelques mois après Truffaut, mais il prend tout le monde de vitesse : à 23 ans, en 1956, il reçoit une Palme d’Or pour Le monde du silence, (partagée avec le Commandant Cousteau), à 26 ans, le prix Louis Delluc pour Ascenseur pour l’échafaud, où la trompette de Miles Davis rencontré grâce à Boris Vian, sert d’écrin à la beauté de Jeanne Moreau arpentant les Champs-Élysées.
La trentaine de films – fictions et documentaires – qu’il tourne en quarante ans témoignent d’une curiosité jamais rassasiée, de scénarios et de mises en scène d’une grande subtilité, rendant ces œuvres parmi les plus fascinantes et originales de l’histoire du cinéma.

Cette première partie de la rétrospective sur Louis Malle a été initiée par le distributeur Malavida à partir de restaurations réalisées par Gaumont. Elle a été présentée en avant-première à l’occasion de la 14ème édition du festival Lumière à Lyon en octobre 2022.

Retrouvez plus d’informations :
sur la programmation dans les cinémas Scènes et Cinés (Istres, Fos-sur-Mer, Grans, Port-Saint-Louis-du-Rhône et Miramas);
sur la programmation à l’Institut de l’Image (Aix-en-Provence).

ASCENSEUR POUR L’ÉCHAFAUD

France | 1958 | 1h33

Assistant réalisation Alain Cavalier
Scénario Louis Malle, Roger Nimier, d’après le roman éponyme de Noël Calef
Photographie Henri Decaë
Musique Miles Davis
Avec Jeanne Moreau, Maurice Ronet, Lino Ventura
Prix Louis Delluc

Julien Tavernier et sa maîtresse, Florence Carala, la femme de son patron, ont imaginé un plan diabolique pour supprimer le mari gênant. Une fois le meurtre commis, Julien, revenu sur ses pas pour faire disparaître une pièce à conviction malencontreusement oubliée, se retrouve bloqué dans l’ascenseur par une coupure de courant. Au dehors, Louis, un blouson noir, vole la voiture de Julien et y fait monter sa petite amie Véronique. Florence reconnaît la voiture mais ne distingue pas le conducteur. Se croyant trahie, elle erre dans Paris tandis que Julien s’évertue à sortir de l’ascenseur.

L’immense chez opérateur Henri Decaë maîtrise une image en noir et blanc d’une grande élégance, faisant le pari réussi de n’éclairer Jeanne Moreau qu’avec les lumières des vitrines. Mais son errance nocturne dans Paris ne serait rien sans la trompette de Miles Davis. Celui-ci enregistre la musique en une nuit, improvisant avec ses musiciens devant les images du film.

Affiche "Ascenseur pour l'échafaud" de Louis Malle

LES AMANTS

France – 1958 – 1h31

Assistant réalisation Alain Cavalier
Scénario Louis Malle, d’après « Point de lendemain » de Dominique-Vivant Denon
Photographie Henri Decaë
Musique Johannes Brahms
Avec Jeanne Moreau, Jean-Marc Bory, Judith Magre
Prix spécial du jury à la Mostra de Venise 1958

Jeanne, mariée à Henri, homme autoritaire et caustique, s’ennuie dans sa province. Lors de fréquents séjours à Paris chez son amie Maggy dont la vie mondaine la fascine, elle y retrouve son amant, Raoul. Mais une panne de voiture lui fait faire la connaissance de Bernard dont elle tombe amoureuse.

Les amants provoqua un grand scandale dans les milieux conservateurs et catholiques, à cause de ses images d’une rare audace érotique pour l’époque. Jusque-là, à chaque début d’étreinte, la caméra glissait vers la fenêtre ou le plafond. Louis Malle la fixe ici quelques secondes de plus, sortant du hors champ habituel la réalité d’une passion charnelle. Mais c’est au fond la liberté sexuelle et la liberté de choix d’une femme adultère qui pose réellement problème pour l’époque.

LE FEU FOLLET

France – 1963 – 1h49

Assistant réalisation Volker Schlöndorff
Scénario Louis Malle, d’après le roman éponyme de Drieu la Rochelle
Photographie Ghislain Cloquet
Musique Erik Satie
Avec Maurice Ronet, Lena Skerla, Yvonne Clech

Après une cure de désintoxication à Versailles, Alain Leroy éprouve un profond dégoût face à la vie qui ne lui procure plus aucun des plaisirs d’antan. De retour d’une escapade avec Lydia, une amie de sa femme Dorothy qui l’a quitté, il décide de mettre fin à ses jours. Avant il souhaite revoir ses anciens compagnons de débauche. Il entame alors pour ses dernières heures, une « tournée d’adieu ».

Louis Malle aimait dire que Le feu follet était le premier film dont il était entièrement satisfait. Il fait déambuler son personnage solitaire dans une ville devenue fantomatique, et l’enferme dans ses réflexions. Musique de Satie, intensité des plans resserrés sur des mains ou des visages, beauté d’un noir et blanc à la Bresson… et puis, il y a Maurice Ronet incarnant physiquement le désespoir de vivre, une existence à la dérive.

Affiche Le feu follet de Louis Malle

VIVA MARIA !

France, Italie – 1965 – 1h57

Assistant réalisation Volker Schlöndorff, Juan Luis Buñuel, Manuel Muñoz
Scénario Louis Malle, Jean-Claude Carrière
Photographie Henri Decaë
Musique George Delarue
Avec Jeanne Moreau, Brigitte Bardot, George Hamilton

Début du XXe siècle en Amérique Centrale. À l’occasion de leur premier duo sur scène, deux jeunes femmes que le hasard et quelques morts violentes ont réunies au sein d’une troupe de music-hall ambulante, tirent parti d’un accident vestimentaire pour inventer le strip-tease. Tout irait bien pour elles si, un jour, elles ne se trouvaient mêlées à une révolution paysanne conduite par un ardent jeune homme dont elles s’éprennent toutes deux.

Avec ce film d’action aux teintes de western et à l’inspiration buñuélienne, le cinéaste fait de ses héroïnes de véritables libératrices. Derrière un humour féroce, absurde et satirique, se dessine une prise de position politique et sociale : ceux qui oppriment la classe populaire et les révolutionnaires sont furieusement dénoncés.

LE VOLEUR

France, Italie – 1967 – 2h02

Scénario Louis Malle, Jean-Claude Carrière d’après le roman éponyme de Georges Darien
Dialogues Alain Boulanger
Photographie Henri Decaë
Musique Henri Lanoë
Avec Jean-Paul Belmondo, Geneviève Bujold, Marie Dubois, Françoise Fabian

Désabusé par l’échec de sa vie sentimentale et financière, Georges Randal, un homme de bonne famille, se lance dans une carrière de cambrioleur. Il démonte, casse, brise, ne range rien. Née d’une vengeance, son métier devient vocation. Car il contient en creux le profond dégoût de l’univers dont il est le produit.

En rentrant du tournage de Viva Maria ! Louis Malle découvre le roman « Le Voleur » de Georges Darien, écrivain libertaire. Le cinéaste a pour le personnage-titre « un coup de foudre, une réelle fraternité ». Comme l’œuvre originale, Le voleur est une charge contre la société bourgeoise, contraignante et moralisatrice. Un film d’une noirceur et d’un désespoir absolu. Fascinant !

LE SOUFFLE AU CŒUR

France, Italie – 1971 – 1h59

Photographie Ricardo Aronovich
Musique Sidney Bechet, Gaston Frèche, Charlie Parker, Henri renaud
Avec Léa Massari, Benoît Ferreux, Danielle Gélin, Michael Lonsdale

Dans les années 1950, Laurent vit la vie d’un adolescent de 15 ans dans une famille bourgeoise de province. Il est élève d’un collège religieux et participe à un groupe de scouts. Son père gynécologue est souvent absent et Laurent passe son temps à écouter du jazz et à chahuter avec ses frères de 16 et 17 ans qui le dévergondent. Son plus grand réconfort est sa mère, une belle et jeune femme d’origine italienne, joyeuse mais désenchantée par le train-train quotidien. Lorsque Laurent se voit atteint d’un souffle au cœur qui le pousse à aller en cure, sa relation avec sa mère se resserre plus que jamais.

Lors de sa sortie, le film scandalise et on l’accuse de célébrer l’inceste sans aucune culpabilité. Il est frappé par la censure et interdit aux moins de 18 ans. Pour autant, c’est une œuvre très pudique, qui suggère les faits plus qu’elle ne les montre, portée par une justesse de ton et une interprétation remarquable de Léa Massari, notamment.

Crédit photo top : Nouvelles Editions de Films

 

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