CYCLE MARCEL PAGNOL


“Si les vraies redécouvertes sont devenues rares, celles de cette ampleur sont carrément exceptionnelles. Nous avons aujourd’hui la chance immense de voir enfin des films dont nous avons toujours entendu parler, que nous avions sans doute déjà vus mais dont nous avions tout oublié ou presque : La Femme du boulanger, Angèle, César, Jofroi… Avec Renoir, Grémillon et Guitry, avec quelques autres encore, Pagnol fut un des très grands cinéastes français des années 1930. À cause de sa passion pour le parlant alors débutant, en raison de la parole qu’il fait entendre, parole si pleine – si ivre – qu’elle en vient à saturer tout, jusqu’à l’air du midi. D’une telle parole, élevée à la hauteur d’un acte autonome, André Bazin avait raison d’écrire que l’action ne peut être que la prolongation, voire la dégradation. Le cinéma de Pagnol est excessif, il déborde, il délire. C’est pourquoi il étonne et fait tant rire. Et pourtant Pagnol cinéaste n’est pas seulement grand de cette manière qu’on peut, à la limite, continuer de dire théâtrale. Il l’est aussi par certains accès de réalisme brut, des tournages en décors naturels, des trouées documentaires, des aperçus de cette vie paysanne que le cinéma, au fond, n’aura que peu représentée. Entre scène et terre, cet art reste unique.” Emmanuel Burdeau
Emmanuel Burdeau, critique de cinéma et ancien rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, sera présent les 6, 7 et 8 février pour plusieurs rencontres/présentations autour des films de Pagnol.
Avec le soutien de l’ADRC, de l’AFCAE et des Écrans du sud.