HOMMAGE À LA PANTHÉONISATION DE MÉLINÉE ET MISSAK MANOUCHIAN

Le 10 juillet 2023 à 18h00
Copyright Stéphanie Braunschweig

Projections de films et buffet arménien.


18h30 / L’ARMÉE DU CRIME de Robert Guédiguian 
France | 2009 | 2h19
Dans Paris occupé par les allemands, l’ouvrier poète Missak Manouchian prend la tête d’un groupe de très jeunes juifs, Hongrois, Polonais, Roumains, Espagnols, Italiens, Arméniens, déterminés à combattre pour libérer la France qu’ils aiment, celle des Droits de l’Homme. Dans la clandestinité, au péril de leur vie, ils deviennent des héros. Les attentats de ces partisans étrangers vont harceler les nazis et les collaborateurs. Alors, la police française va se déchaîner, multiplier ses effectifs, utiliser filatures, dénonciations, chantages, tortures… Vingt-deux hommes et une femme seront condamnés à mort en février 1944. Dans une ultime opération de propagande, ils seront présentés comme une Armée du crime, leurs visages en médaillon sur un fond rouge placardés sur les murs de toutes les villes du pays. Ces immigrés, morts pour la France, entrent dans la légende. C’est cette belle et tragique histoire que raconte le film.

22h / ARSÈNE TCHAKARIAN : MÉMOIRE DE L’AFFICHE ROUGE de Michel Violet
1h13 | Documentaire
Il était le dernier résistant vivant du Groupe Manouchian et pour la première fois dans un long métrage, Arsène Tchakarian âgé de 100 ans raconte son itinéraire tumultueux. L’Arménie, le génocide de 1915, les Jeunesses Communistes en France où il arrive avec sa famille en 1930. Il est encore sous les drapeaux lorsque la guerre éclate. Pendant l’Occupation aux côtés de Missak Manouchian, il combat les nazis dans les rangs des Francs-Tireurs et Partisans – Main d’œuvre Immigrée (FTP-MOI). Ainsi de ce jour de juin 1943 à Paris où il abat plusieurs soldats ennemis. Suivront une centaine d’attentats et actes de sabotage réalisés par le groupe dans la capitale causant des dommages collatéraux pour la première fois révélés à l’écran. Autant de cauchemars qui le hantent toujours. Les Brigades Spéciales « les BS » de la police française traquent ce réseau avant d’interpeller 68 d’entre eux en novembre 1943. Vingt et trois seront condamnés à mort et pour la plupart exécutés au Mont Valérien le 21 février 1944. Arsène Tchakarian, réussit à s’échapper grâce à la complicité d’un ami lui-même policier qui raconte ici pour la première fois cette aventure. La publication sur les murs de France de la fameuse «Affiche Rouge» outil de propagande allemand est analysé dans ce film qui en révèle ainsi ses secrets. Le poème éponyme d’Aragon mis en musique par Léo Ferré ancrera alors dans la légende la lutte pour la liberté de ces résistants.
Illustré par de nombreux documents inédits, le récit d’Arsène Tchakarian émeut à plus d’un titre. Notamment à travers l’amour de la France porté par ces immigrés du FTP-MOI qui n’est pas sans éveiller un écho particulier dans notre actualité. Arsène Tchakarian est décédé le 4 août 2018 il repose dorénavant aux côtés de ses camarades au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine.