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Cycle Répertoire : La Contestation d’un film à l’autre

Actus

Publié le : Jeudi 27 novembre 2025

CYCLE RÉPERTOIRE
LA CONTESTATION D’UN FILM A L’AUTRE

DU 9 JANVIER AU 31 MARS 2026

 

Depuis ses débuts, le cinéma s’est imposé comme un outil de contestation et d’émancipation, capable de soutenir les mouvements sociaux, de révéler les injustices, d’interroger les rapports de pouvoir et de donner voix à celles et ceux que l’histoire a trop souvent oubliés. En mêlant émotion et regard critique, il permet d’éveiller la conscience des spectateurs, tout en les touchant profondément.

Ce cycle propose une sélection d’œuvres venues de pays et d’époques variés, montrant comment le cinéma peut documenter, dénoncer ou imaginer d’autres possibles. Cette sélection non exhaustive a été pensée à partir de ressorties récentes, pour permettre au public de redécouvrir sur grand écran des classiques du cinéma engagé.

LUTTE ET CONSCIENCE COLLECTIVE

Nous étions jeunes (Binka Zhelyazkova, 1961) met en scène de jeunes résistants bulgares pendant la Seconde Guerre mondiale. La réalisatrice explore à la fois l’engagement politique et la liberté intérieure, mêlant rigueur visuelle et anticonformisme narratif.

Adalen 31 (Bo Widerberg, 1968) raconte une grève ouvrière réprimée en Suède en 1931. Le film transforme un fait historique en symbole universel de solidarité et de lutte sociale, sans manichéisme, soulignant le pouvoir de la fiction pour éveiller la conscience politique.

VIOLENCES HISTORIQUES ET HÉRITAGE DE LA GUERRE

Le Boucher (Claude Chabrol, 1970) examine les séquelles de la guerre sur la psychologie humaine. Le personnage de Popaul, ancien combattant, montre comment la violence peut s’inscrire durablement dans les sociétés et les individus.

Chronique des années de braise (Mohammed Lakhdar-Hamina, 1975) retrace, à travers le destin d’un paysan, la montée de la conscience politique du peuple algérien jusqu’à la révolution de 1954. Cette fresque épique transforme l’histoire individuelle en métaphore universelle de la dignité retrouvée et reste un sommet du cinéma de libération.

RÉSISTANCE INTIME ET CONTESTATION INDIVIDUELLE

Une journée particulière (Ettore Scola, 1977) montre la résistance à l’oppression dans l’intime. La rencontre entre une femme au foyer et un intellectuel marginalisé révèle la violence du fascisme et la force des gestes simples pour affirmer son humanité.

Lenny (Bob Fosse, 1974) fait de la parole et de l’humour un acte de révolte. À travers le comédien Lenny Bruce, le film illustre le pouvoir subversif du verbe et la liberté d’expression comme arme contre le conservatisme et le puritanisme.

Le Silence autour de Christine M. (Marleen Gorris, 1982) dénonce la domination patriarcale et la violence institutionnelle faite aux femmes. Le cinéma devient ici outil d’analyse critique du pouvoir et de revendication d’une parole longtemps muselée. Une approche radicale et engagée qui apparait aujourd’hui, à l’heure où les récits féminins se réinventent au cœur du débat culturel mondial, en avance sur son temps.

DÉSILLUSION POLITIQUE ET QUÊTE D’IDENTITÉ

Palombella Rossa (Nanni Moretti, 1989) mêle humour et gravité pour interroger l’engagement politique et ses contradictions. L’amnésie d’un député communiste lui permet de réfléchir sur la fidélité à ses idéaux et sur la complexité des convictions dans un monde en mutation.

Les Roseaux sauvages (André Téchiné, 1994) montre comment mémoire et histoire personnelle façonnent la construction de soi et l’engagement individuel.

À travers ces neuf films, le cinéma se révèle comme un langage de la résistance, capable de rendre visibles les luttes d’hier et d’aujourd’hui, et de faire de la salle un espace de réflexion et d’émancipation. Il offre aux spectateurs la possibilité de penser, ressentir et agir, en conjuguant mémoire, émotion et engagement politique.


LA TOURNÉE DES CINÉ-CONFÉRENCES :

Retrouvez des séances spéciales accompagnées dans les salles du réseau Les Écrans du Sud.
Programmation (en évolution permanente) ci dessous :

PALOMBELLA ROSSA de Nanni Moretti : 

9 janvier | 18h30 | Espace Gérard Philipe, Port-Saint-Louis-du-Rhône | Intervention de Laura Vichi

12 janvier | 18h30 |  Espace Robert Hossein, Grans | Intervention de Laura Vichi

15 janvier | 18h30 | Le Comœdia, Miramas | Intervention de Laura Vichi

18 janvier | 17h | L’Odyssée, Fos-sur-Mer | Intervention de Laura Vichi


LES INTERVENANT·E·S DES CINÉ-CONFÉRENCES :


Emmanuel Burdeau est critique de cinéma. Ancien rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, co-créateur des éditions Capricci, il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Gravité. Sur Billy Wilder (Lux). Il anime le podcast Spéculations By So Film.

Christine Ishkinazi est une historienne de l’art, conférencière, plasticienne et programmatrice de Films Femmes Méditerranée, festival dédié à la diffusion de films de réalisatrices issues du pourtour méditerranéen. Conférencière et médiatrice culturelle, elle présente régulièrement des œuvres lors de festivals, de projections et de rencontres publiques.

Clara Laurent a enseigné l’Histoire du cinéma français classique (Université Paris-Diderot), l’analyse filmique (Paris-Nanterre). Elle enseigne, actuellement, au sein du département Cinéma et audiovisuel de l’Université Paul-Valéry de Montpellier, notamment un cours sur le mythe Bardot. Elle est l’auteure de biographies documentées d’actrices. Rédactrice pour la revue CinémAction (biopic, espionnage…), Revus et Corrigés (cinéma italien, Jean Harlow, Hedy Lamarr..), elle collabore régulièrement depuis 2018 à la revue trimestrielle Schnock avec des articles sur des films du patrimoines.

Claudine Le Pallec Marand est niversitaire chargée de cours en esthétique et en histoire du cinéma (Amiens, Paris 8 Saint-Denis et Paris 3 censier), et conférencière dans les dispositifs scolaires de cinéma (collège et lycée) et engagée auprès d’un public fidèle, celui des Ciné-club [Aubervilliers (93), Kremlin-Bicêtre (94) et Vitry-sur-Seine (94)]. Le dialogue autour de l’amour du cinéma réunit des spectateurs de tous âges. Elle défend autant la rigueur de la re-contextualisation et des projets artistiques de chaque femme et homme cinéaste qu’elle souhaite aider à mettre des mots sur les regards et partager des émotions.

Mathilde Rouxel est doctorante en études cinématographiques à l’université Paris 3-Sorbonne Nouvelle sous la direction de Nicole Brenez. Elle travaille sur l’évolution de la figure du peuple dans les cinémas des femmes en Égypte, en Tunisie et au Liban sur la période 1967-2015. Elle est l’auteure de la première monographie consacrée à la cinéaste libanaise Jocelyne Saab (Jocelyne Saab, la mémoire indomptée (1970-2015), Beyrouth, Dar an-Nahar, 2015).

Laura Vichi est maîtresse de conférence. Elle enseigne l’histoire du cinéma auprès d’organismes d’éducation populaire et dirige L’Usine aux Images, association d’éducation aux arts de l’image. Ses domaines de recherche sont le documentaire, le cinéma des années 1920, le cinéma moderne italien, le regard féminin, la relation cinéma/arts visuels. Elle est auteure de textes parus dans des revues internationales et d’ouvrages collectifs.

LES FILMS DE LA RÉTROSPECTIVE :

Cliquez sur les affiches pour découvrir les séances accompagnées par les intervenant·e·s

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