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[Playlist] BO d’hier et d’aujourd’hui

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Publié le : Jeudi 7 mai 2020

Bandes Originales d’hier et d’aujourd’hui

Chaque semaine, la playlist s’enrichit de choix de B.O. sélectionnées par les équipes des cinémas de la région qui se sont prêtées au jeu : présenter deux titres extraits de bandes originales récentes et plus classiques. Un vrai dilemme.

La playlist

Pour écouter les morceaux à la suite, lancez la vidéo ci-dessous

La sélection complète

Par Henri, du Cinéma Jean Renoir à Martigues

Par Frédéric, du Pavillon Bleu à Roquefort-les-Pins

Les Lèvres rouges d’Harry Kumel
BO de François de Roubaix / Les Dunes d’Ostende

“Ce film est une merveille méconnue du cinéma fantastique vampirico-érotique avec la sublime Delphine Seyrig et la musique mélancolique de François de Roubaix, à redécouvrir d’urgence ! Le choix de cette B.O. concerne plus mes sentiments liés à la fermeture et à l’avenir de nos salles que le film lui même. Elle a accompagné mes journées confinées dans cette curieuse ambiance ou le temps semblait figé comme dans un film fantastique ou l’on ne sait pas comment comment tout cela va se terminer.”

Midsommar d’Ari Aster
BO de Bobby Krlic / Fire Temple

“S’il est une bande originale et un film qui m’ont marqué ces dernières années, c’est bien Midsommar d’Ari Aster. Ce film aussi hypnotique que terrifiant fait partie selon moi des films fantastiques les plus importants de notre époque. Le cinéma fantastique est souvent considéré à tort comme un genre infréquentable ou méprisé par une certaine critique. Mais Ari Aster ne fait pas du cinéma de genre codifié commercial. Il fait du cinéma tout court à l’instar d’un Stanley Kubrick ou Alfred Hitchcock. Tout comme dans le cultissime Wicker Man (film qu’il faudra bien un jour redécouvrir dans nos contrées), les morceaux accompagnant les longues séquences des rites célébrant le solstice d’été nous ramène à un sentiment tribal et terrien bien loin des standards sonores qui nous entourent.”

Par Jacques, de l’Odyssée à Fos-sur-Mer

Barry Lyndon de Stanley Kubrick
Adaptation musicale de Leonard Rosenman /
Trio pour piano et cordes no 2 de Franz Schubert

“La place de la musique dans les films de Stanley Kubrick est plus qu’importante ; elle fait partie du montage. J’aurais pu tout aussi bien choisir 2001 Odyssée de l’espace, Shining, ou Orange mécanique et la plupart de ses films et faire le même constat. Le choix des musiques du film a été fait par Kubrick, qui a fait appel au grand compositeur Leonard Rosenman pour synchroniser ses choix avec les images et réaliser les arrangements. Évidemment on pense à la Sarabande de Haendel  qui introduit le film et rythme les duels, mais le Trio pour piano en si bémol op 100 de Schubert occupe une place choix, illustrant la fameuse scène de la table de jeu exclusivement éclairée à la bougie… Leonard Rosenman a obtenu l’Oscar de la meilleure musique pour ce film en 1976.”

Once upon a time… in Hollywood de Quentin Tarantino
BO supervisée par Mary Ramos / California Dreamin

“Le parallèle entre Kubrick et Tarantino n’est pas innocent. Le plus jeune attache autant d’importance à la bande son que son aîné. Quentin Tarantino propose comme à son habitude une compilation de morceaux tirés de ses goûts, incluant Deep Purple, Simon & Garfunkel, Paul Revere & The Raiders, The Bob Seger System, Buffy Sainte-Marie, The Buchanan Brothers… Là aussi on aurait pu parler de Kill Bill ou, encore mieux, de Jackie Brown et son hommage à la Blaxploitation. La bande son de Once Upon a Time est supervisée par Mary Ramos, le montage son étant dévolu à Jim Schultz, nommé aux Oscars pour ce film.”

Par Elénore & Sylvie, de l’Espace Robert Hossein à Grans

J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin
BO de Dan Levy du groupe The Dø

“La musique nous accompagne dans la profondeur du film et dans son mystère. On suit la vie de ces personnages aux destins croisés avec en toile de fond l’aventure étrange de la main, C’est un univers un peu parallèle, une autre galaxie parfaitement retranscrit par cette bande-originale.”

Le concert de Radu Mihaileanu
BO de Armand Amar & morceaux de Tchaïkovski / Andrei

“D’une part j’aime Tchaïkovsky, ça peut être un bon moyen de faire découvrir la grande musique classique et le violon en particulier. L’histoire politique est intéressante le scénariste reste fidèle à ses engagements socio-politiques.
La bande son alterne les mélodies les plus délicates et les élans slaves les plus débordants.”

Par Julie & Coralie, de Cannes Cinéma à Cannes

Django Unchained de Quentin Tarantino
BO de Luis Bacalov /
Django

“C’est le choix le plus évident pour moi car certainement la bande originale de film que j’ai le plus écoutée. On connaît tous la passion du réalisateur Quentin Tarantino pour la musique, elle est toujours au cœur de l’histoire de ses films et fait partie intégrante du processus créatif. Dans cette bande originale on peut également entendre du Ennio Morricone, qui nous plonge dans l’univers du Western (et clin d’œil aux westerns spaghettis de Sergio Leone que j’adore), avec une touche de modernité car Tarantino n’hésite pas à mélanger les genres : il y a du RAP, du funk, du hip-hop…
Toute la BO est superbe mais j’aime particulièrement la musique de la scène d’ouverture, Django de Luis Bacalov, dont le titre fait aussi référence au personnage principal du film, et qui nous emmène dès la première note en marche dans les plaines, aux côtés de Django, en le voyant non pas comme un esclave mais déjà comme un héros.”

Joker de Todd Phillips
BO de Gary Glitter
/
Rock and Roll Part 2

“La réussite d’une séquence, pour ne pas dire le succès d’un film entier, est en grande partie une affaire de musique.
Lorsque Todd Phillips dévoile la scène de la transformation d’Arthur en Joker, et la fabuleuse danse dans les escaliers de Joaquin Phoenix, la musique obsédante et envoûtante donne tout son rythme à cette séquence psychédélique. On ne peut qu’être captivé par cette scène, qui me donne presque envie de danser avec lui !”

Par Emmanuel, du Méliès à Port-de-Bouc

Le Bel été (2019) de Pierre Creton
BO d’Etienne Daho-The Liminanas / One Blood Circle

“Pierre Creton est l’un des grands cinéastes français contemporains pour moi, d’une infinie délicatesse, et son univers s’est curieusement étendu avec la participation d’un autre artiste subtil et inventif de la chanson française, Étienne Daho (associé à la pop plus pêchue des Limananas), qui reste vraiment l’un des plus grands chanteurs français avec Dominique A, Sébastien Tellier, etc…”

Les Choses de la vie de Claude Sautet
BO de Philippe Sarde / La Chanson d’Hélène

“Enfin un film où la cigarette est l’un des personnages principaux du film, avec le Casablanca de Curtiz. Ça me déculpabilise de mes deux paquets par jour, du coup (avec Youssef Chahine qui en fumait six par jour, et est mort à 82 ans – et les clopes égyptiennes, il faut s’accrocher !). Blague à part, j’entretiens avec ce film un lien inoxydable, réminiscence d’une enfance dans les années 70 (le film est sorti l’année de ma naissance, mais je me souviens l’avoir vu très jeune à la télé). Et Piccoli, Romy Schneider, Léa Massari, Jean Bouise…). Une émotion m’emplit chaque fois que je (re)vois ce film. Sublime musique de Philippe Sarde, compagnon musical de Sautet.”

Par Noémie, du Six N’étoiles à Six-Fours-les-Plages

Les Ogres de Léa Fehner
BO de Philippe Cataix /
« Une femme »

“Parce que ce film reste l’une de mes plus belles découvertes de ces dernières années. Parce que la troupe Fehner et l’Agit théâtre. Parce qu’ Adèle Haenel. Parce que l’accordéon de Cataix. Non seulement sa musique me plaît (à Cataix), la chanson « Une femme » est pour moi un petit bijou. J’aime d’ailleurs cet homme qui chante les femmes et les fait chanter. Nous avions lui et moi un ami commun. Disparu quelques mois après la sortie du film. Avec lequel je partage chaque écoute de cette BO. Le cinéma est ainsi pour moi ce mélange précieux entre la découverte, l’expérience artistique et le voyage profondément intime.”

Les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy
BO de Michel Legrand / Marins amis amants ou maris

“C’est une telle évidence pour moi. Petite, nous jouions avec ma sœur aux poupées en chantant les chansons et les dialogues de Demy. Pas que Les Demoiselles, Les Parapluies de Cherbourg aussi ou Une chambre en ville. J’ai vu ces films très jeune, même Une chambre en ville qui n’est pas un film pour enfants, que j’ai du voir à 8 ou 9 ans et deux fois de suite car  arrivés en retard au cinéma avec mes parents, nous avons demandé à revoir le début du film à la séance suivante. Quel souvenir de cinéma !”

Par Chloé, du Cinéma des Rencontres à Digne

120 battements par minute de Robin Campillo (2017)
BO d’Arnaud Rebotini

“Déjà parce que le titre du film fait référence à la house musique (120 bmp) et que ces battements participent de l’urgence de ce film, qui mêle l’intime et le politique. La musique permet de ne pas sombrer dans le pathos mais de garder l’énergie et de transmettre un engagement.”

Vol au dessus d’un nid de coucou de Milos Forman (1975)
BO de Jack Nitzc
he / Thème final

“Cette musique accompagne pour moi l’une des plus belles scènes de cinéma. Cette dernière scène contrebalance la dureté du film et ouvre le champ des possibles par sa dimension onirique. Cette scène est à la fois une réflexion sur la liberté, sur la différence et la folie mais c’est également un acte de révolte contre une société corsetée qui tente par tous les moyens d’enfermer un esprit libre.”

Par William, du Ciné Palace à Saint-Rémy-de-Provence

Akira de Katsuhiro Otomo (1988)
BO de Geinoh Yamashirogumi / Kaneda

“Le morceau “Kaneda” ouvre le film et est aussi le prénom du héros du film. C’est la seule BO du collectif Geinoh Yamashirogumi, du coup elle est complètement atypique. Ce morceau nous plonge tout de suite dans le chaos futuriste mais toujours imprégné de tradition du Tokyo de Otomo”

Your Name de Makoto Shinkai (2016)
BO de Radwimps / スパークル (Sparkle)

“La chanson “Sparkle” renforce la puissance du climax du film et y apporte une jolie touche de nostalgie. En fait, toutes les chansons du film restent dans la tête longtemps après la fin de la projection…”

Par Davide, du cinéma Le Cigalon à Cucuron

Le Pigeon de Mario Monicelli (1958)
BO de Piero Umiliani avec Chet Baker à la trompette /
Gassman Blues

“Ce film marque la naissance de la comédie à l’italienne. Les marginaux, la misère, la prison, les défaites personnelles, la mort : tous ces éléments sont utilisés pour la première fois dans une comédie. Et pour la première fois Vittorio Gassman, jusqu’alors acteur dramatique, dévoile ses talents d’acteur comique. C’est aussi l’apparition du jazz dans le cinéma italien. Le compositeur Piero Umiliani demanda à Chet Baker, à l’époque en tournée à Rome, de jouer pour lui : c’est le début d’une collaboration qui s’étendra à 5 films. « Je lui offrais trois notes et il en distillait de la beauté… J’avais l’idée, il avait la créativité » Piero Umiliani”

La Forme de l’eau de Guillermo Del Toro (2017)
BO d’Alexandre Desplat
/
Elisa’s theme

“Encore des marginaux : que ce soit des femmes seules ou des créatures fantastiques, ils partagent tous le même destin. Le thème d’Elisa traverse le film en soulignant les “intermittences du coeur” de son personnage principal. Un des films d’amour les plus originaux des dernières années. Alexandre Desplat remporta l’Oscar de la Meilleure Musique en 2018.”

Par Marie, des cinémas Les Variétés et Le César à Marseille

Old Boy de Park Chan-Wook (2003)
BO de Jo Yeong-Wook

“La bande-originale de Old Boy, nous replonge dans l’ambiance de ce thriller, entre violence et onirisme.  Évoquer Old Boy, c’est aussi l’occasion de se replonger dans la filmographie de Park Chan-Wook, dont la plupart des bandes originales sont composées par Jo Yeong-Wook (Mademoiselle, Joint Security Area, A Quiet Family, Lady Vengeance…)”.

Leto de Kirill Serebrennikov (2018)
BO de Zveri /
Summer

“La bande originale de LETO nous plonge dans les années 80, en Russie, où deux figures de la scène rock russe Viktor Tsoi et Mike Naumenko font leurs débuts. De nombreux titres de groupes comme Kino et Zoopark sont ré-enregistrés, et des titres d’Iggy Pop, David Bowie ou encore Lou Reed sont aussi de la partie.

Une histoire d’amour à la Jules et Jim, une jeunesse bouillonnante, une aspiration à vivre et s’exprimer librement face à la censure du régime soviétique. Un vent de révolte et de liberté !”

Crédits photos image top : Twins Peaks Fire Walk With Me, Potemkine Films

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