Séances Spéciales vous emmène sur les tournages des films produits dans le Sud ! Retour sur notre rencontre avec David Thion , producteur du film L’Effacement réalisé par Karim Moussaoui, qui reviendra avec nous sur la l’organisation du projet.
Réda vit chez ses parents dans un quartier bourgeois d’Alger. Il occupe un poste dans la plus grande entreprise pétrolière du pays dirigée par son père, homme froid et autoritaire. Sous tous ces vernis apparents, Réda dissimule un mal-être profond.
Comment avez-vous rencontré Karim Moussaoui, le réalisateur ?
David Thion : J’ai connu Karim au festival Premiers Plans à Angers, où j’ai découvert son moyen métrage « Les jours d’avants » que j’avais trouvé formidable. Cela m’a donné envie de travailler avec lui, j’ai donc produit « En attendant les hirondelles ». Le film est allé au Festival de Cannes en sélection Un certain regard, puis la sortie en salles s’est aussi très bien passée.
L’idée de ce film est née lorsque Karim m’a fait part de son souhait d’adapter un roman de Samir Toumi de manière assez libre. Nous avons alors commencé à développer le projet, et il a collaboré à nouveau avec Maud Ameline, qui avait déjà écrit le scénario de son premier film. Ce processus de développement a été assez long, surtout en raison de la pandémie de Covid.
Le film se passe en Algérie mais vous tournez en partie à Marseille, pourquoi ?
D.T : Notre volonté première était de tourner en Algérie puisque l’histoire s’y déroule, parle de l’Algérie contemporaine, avec des acteurs algériens. Ça ne s’est pas fait, car au moment où nous produisions le film il n’y avait plus de système de soutien à la production contrairement à ce qu’était le cas pour son premier tournage. Il y avait aussi la difficulté d’avoir une visibilité sur l’obtention des visas. Une grande partie de l’équipe technique est européenne (France et Allemagne), nous ne pouvions prendre ce risque-là.
Enfin, nos scènes se déroulant dans un contexte militaire seraient compliquées à filmer en Algérie, car elles impliquent l’armée. Il est difficile d’obtenir les autorisations nécessaires pour ce type de tournage, bien que ces scènes ne relèvent d’aucuns caractères diffamatoires, le personnage fait son service civique.
Cela fait que nous avons préféré trouver des solutions alternatives en faisant les intérieurs et extérieurs en France, en complétant avec quelques extérieurs en Tunisie.
Nous sommes très content de tourner en ici avec des décors crédibles. Ils fonctionnent par rapport à ce qu’imaginait Karim sur les hauteurs d’Alger, des villas bourgeoise où vivent ce type de personne. Quand il a vu cette maison il était très content, il avait l’impression que c’était crédible de ne pas pouvoir deviner que ce film a été tourné à Alger. On y trouve des décors artistiquement parfait et vraisemblable
Crédit top photo : © Les Films Pelleas
Crédit photo article : © Naomi Camara, Les Écrans du Sud