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Sur le tournage du film “Le Fil” de Daniel Auteuil

Actus

Publié le : Vendredi 8 mars 2024

Séances Spéciales vous emmène sur les tournages des films produits dans le Sud ! Retour sur notre rencontre avec Nelly Auteuil et Hugo Gélin, producteurs du film Le Fil réalisé par Daniel Auteuil, qui reviendrons avec nous sur la naissance du projet.

Le fil est une adaptation du recueil de nouvelles Au guet-apens : chroniques de la justice pénale ordinaire de Maître Mô, pseudonyme de Jean-Yves Moyart*. Inscrit au barreau de Lille, l’avocat pénaliste est devenu célèbre sur internet grâce à son blog : Petite chronique judiciaire, ordinaire et subjective (https://maitremo.fr/).


Pour la 5ème fois de sa carrière, Daniel Auteuil passe à la réalisation. Il endosse également l’un des rôles principaux, au côté de Grégory Gadebois. Toux deux interprètent respectivement Maître Jean Monier, un avocat désenchanté, et Nicolas Milk, père de famille désœuvré, accusé d’avoir tué sa femme.

Comment s’est passé la rencontre avec ce projet d’adaptation ?

Hugo Gélin : Certains projets sont initiés au sein de la société et d’autres nous viennent par des auteurs, metteurs en scène ou même acteurs. Ici c’est Nelly (Nelly Auteuil, productrice) qui a initié ce projet. Nous avons pris les droits et elle a décidé de le proposer à Daniel Auteuil qui s’en est ensuite emparé.

C’est donc vous qui avez initié le projet.

H.G : Oui, Nelly vient du monde des avocats.

Nelly Auteuil : J’étais avocate et je lisais depuis longtemps les nouvelles de ce grand pénaliste. Il a touché beaucoup de monde avec ces nouvelles, si bien qu’il a été décidé d’en faire un livre avec les plus marquantes dont celle-ci, Au guet-apens. En la lisant nous nous sommes tout de suite dit que c’était très cinématographique. Dans le procès il y a presque quelque chose du thriller et nous nous sommes dit qu’il y avait deux très beaux rôles.

H.G : C’est ce qui a séduit Daniel dans l’approche du projet. Quand on a une nouvelle, il n’y a pas encore de film, il faut donc tout développer autour. C’est là que nous avons engagé un scénariste avec qui nous avions déjà des relations : Steven Mitz. Nous l’avons présenté à Daniel, avec l’envie de lui proposer un scénariste de notre génération. Ça a hyper bien fonctionné entre eux. Ils ont coécrit le film qui a été un long travail car il y a une grande part d’adaptation. Il faut à la fois respecter la nouvelle et créer pleins de chose. Nous voulions que ça soit du cinéma où la dramaturgie prenne sa place. Nous nous sommes inspiré énormement de cette nouvelle qui est le fil rouge du film mais, ce dernier raconte beaucoup plus et on est un peu plus dans un thriller que la nouvelle.

N.A : Ça parle beaucoup de la relation des deux hommes : le client et l’avocat. Nous allons au plus loin de ce qu’elle peut être.

C’est l’adaptation d’une affaire de Maitre Moyart, avocat au barreau de Lille. Pourquoi avoir choisi de tourner en Région Sud ?

N.A : C’est la seule chose que nous n’avons pas respecté, ça correspond au moment où Daniel Auteuil arrive et s’empare du projet. Il vit ici, est né et a grandit ici. Toutes les images qu’il avait en tête en lisant cette nouvelle se sont immédiatement incarnées dans ce qu’il connaissait ici avec des lieux devant lesquels il passe tous les jours. Il s’est raconté l’histoire très vite avec les paysages qu’il aime et qu’il avait envie de montrer. C’était une évidence pour lui que le tournage se passerait ici et d’ailleurs le scénario s’est construit dès le départ avec la région. Il s’est construit en ayant les lieux en tête (Arles, Tarascon, Draguignan). La région est un personnage de l’histoire, si bien que quelque chose se passe avec les taureaux en Camargue.

H.G : Il voulait filmer le sud. La situation géographique n’est pas constitutionnelle de la nouvelle, ce qui compte c’est les humains et ce qu’il se passe entre eux.

Nous filmons en hiver, ce qui n’est pas souvent le cas dans cette région souvent filmée l’été avec du monde. C’était très intéressant pour lui de montrer des villages plutôt calmes pour un thriller. C’est un peu comme dans les films américains tournaient dans des villes que nous ne connaissons pas. Il s’agissait pour lui de raconter une histoire dans le sud l’hiver avec cette lumière rasante, avec un soleil très bas qui amène une lumière très particulière.

N.A : Et puis il a tourné plusieurs adaptations de Pagnol. Il a filmé ces immenses champs d’oliviers avec le soleil qui frappe. Il avait envie de montrer une autre partie.

Crédit photo : Zazi Films
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