Séances Spéciales vous emmène sur les tournages des films produits dans le Sud et soutenus par la région ! Retour sur notre rencontre avec Malek Hamzaoui, directeur de production, et Bruno Ghariani, régisseur général, sur le tournage de Une femme aujourd’hui de Robert Guédiguian. Ils nous parlent de leur métier, de leur collaboration, et de leur amitié avec le réalisateur.
Pouvez-vous nous présenter le métier de directeur de production ?
Malek Hamzaoui : Le rôle du directeur de production, c’est principalement de gérer le personnel et la fabrication du film. Ça passe aussi par la constitution des équipes, la gestion des salaires… On doit respecter le devis, c’est-à-dire le budget, et surtout s’assurer que tout se passe conformément à ce qui a été prévu. On construit un plan de travail et un plan de financement pour le tournage. On essaie de rentrer dans le cadre fixé, tout en s’adaptant à ce qui se passe sur le plateau. En gros, on intervient à chaque étape.
Il est nécessaire de savoir ce qui va se raconter, comment le raconter, pour pouvoir définir tout ça et ensuite travailler en simultané avec la régie, afin de respecter la vision du réalisateur.
Quels sont les défis logistiques sur ce plateau ?
Bruno Ghariani : Chaque tournage est différent, donc il y a toujours des choses qu’on n’a jamais vues avant, mais la mise en place de la logistique reste la même. Par exemple, il faut trouver des décors, les négocier, s’assurer que tout se passe bien sur place, qu’il n’y ait pas d’imprévus. Il faut aussi organiser toute la logistique pour accueillir l’équipe au plus proche du lieu de tournage, pour éviter des déplacements compliqués.
Est-ce que le fait de travailler régulièrement avec la même équipe facilite les choses ?
B.G : Oui, forcément. On travaille tous ensemble depuis longtemps, on se connaît très bien, on s’accompagne artistiquement, ça facilite vraiment la collaboration. Ça fait une bonne quarantaine d’années qu’on travaille ensemble avec Malek !
M.H : Le fait que l’équipe se connaisse beaucoup, au-delà de la technique, nous permet de pratiquer un peu ce qu’on pourrait appeler « le mélange des genres ». Par exemple, moi je fais du repérage, Bruno s’occupe de la production… chacun a son poste, mais ça se mélange, et ça enrichit vraiment le travail.
Et vous Malek, comment êtes-vous arrivé dans le cinéma ?
M.H : On se connaît depuis toujours avec Robert, depuis nos 17 ans ! Je n’étais pas destiné à travailler dans le cinéma, je faisais des études d’architecture. Un jour, il m’a demandé un service, j’ai dit oui, et c’est comme ça que je suis entré dans ce milieu.
Comment s’est déroulé le processus de création de Une femme aujourd’hui ?
M.H : Robert fait des films qui sont ancrés dans la réalité. Il associe des petits morceaux d’idées et les réintègre dans une plus grande histoire, construisant son scénario autour de ça. Il travaille souvent avec un deuxième scénariste qui donne des idées, développe le projet, mais l’histoire est toujours en évolution. Le scénario n’est jamais complètement fini.
Une femme aujourd’hui sortira en salle en 2026.
Crédits photos : Les Écrans du Sud
Entretien réalisé par Lola Antonini