Séances Spéciales vous emmène sur les tournages des films produits dans le Sud ! C’est au Château Berger, sur la célèbre Corniche Kennedy à Marseille, que nous avons assisté à l’avant-dernier jour de tournage de Mastemah, un film d’horreur tourné entre l’Aubrac et le sud de la France. Réalisé par Didier Daarwin, produit par le producteur marseillais Thierry Aflalou (Comic Strip) et tourné avec une équipe majoritairement de la région, le film devrait sortir sur les écrans au début de l’année prochaine.
C’est samedi dernier, dans un décor de morgue, que s’achevait le tournage de Mastemah, réalisé par Didier D. Daarwin sur une idée originale de son producteur Thierry Aflalou. La dernière semaine de tournage se termine ainsi entre les murs de Provence Studios – un des plus grands studios de cinéma de France qui accueille chaque année à Martigues plus d’une centaine de tournages – après une escapade marseillaise de plusieurs jours, allant d’une ancienne usine vers Saint-Menet (11e arrondissement) au château Berger qui se dresse sur l’emblématique Corniche Kennedy. C’est ici, dans cette bâtisse du XIXe siècle, aujourd’hui transformée en centre thalasso, que l’équipe tourne une scène clé du film, le twist qui dévoile les ressorts de l’intrigue, dans un décor à l’allure gothique empli de fausse fumée. Mais cette conclusion marseillaise n’est que le point final, en forme de retour aux sources pour la plupart des membres d’une équipe de tournage issue de la région, d’un tournage qui se sera déroulé en majeure partie de nuit sur le plateau de l’Aubrac. Pendant plusieurs semaines, les prises de vue se sont succédées dans ces grands espaces, autour du village de Saint-Urcize, dans une atmosphère encore plus désolée qu’à l’accoutumée, couvre-feu et restrictions de déplacement aidant.
C’est en effet sur ce versant lozérien de l’Aubrac que Louise, jeune psychiatre, est allée se « perdre » volontairement et prend soin de ses patients. Mais l’arrivée de l’un d’eux, Théo, va réveiller en elle ses démons, transformant sa vie et celles des autres en enfer. Un film qui oscille entre schizophrénie et possession, entre le thriller horrifique et le film psychologique, une ambivalence qu’ont travaillée Didier D. Daarwin, Johanne Rigoulot, co-scénariste, et Thierry Aflalou en écrivant Mastemah, tirant le fil d’un premier jet écrit par ce dernier il y a près d’une dizaine d’années.
Didier D. Daarwin et Thierry Aflalou se connaissent depuis vingt ans et ont déjà travaillé ensemble sur Conte de la frustration (2010), un film inspiré de l’album du même nom d’Akhenaton, du groupe marseillais IAM, co-réalisateur pour l’occasion. Fan de film de genre, Didier D. Daarwin a réalisé de nombreux clips musicaux, notamment pour le groupe IAM. Pour Mastemah également, Marseille n’est jamais bien loin et ce n’est pas la présence d’Olivier Barthélémy au casting qui viendra changer la donne. Habitué des films de genre, ayant déjà frayé avec le Diable dans Sheitan (2006), l’acteur est aujourd’hui installé Marseille et a rejoint le projet il y a trois ans. Pour compléter le duo, le rôle principal est tenu par Camille Razat, qui s’est lancée avec enthousiasme dans l’aventure et aura la tâche de porter le film sur ses épaules, tant son personnage est de toutes les scènes.
Les prises de vue achevées, le film entre désormais en post-production, qui se fera principalement en collaboration avec Label 42 et Planète Rouge, deux sociétés marseillaises là encore. Le film devrait être prêt en décembre, et espère pouvoir depuis les salles de cinéma transporter le public sur les inquiétantes plaines de l’Aubrac début 2022…
Découvrez notre entretien avec Thierry Aflalou, producteur de Mastemah, à lire ici.
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Par Sylvain Bianchi.
Crédits photo diaporama : Sylvain Bianchi